Translate

lundi 29 août 2011

Paris Brest Paris 2011

2è partie...

Mardi 23 Août

J'avais demandé à ce qu'on me réveille à 5h30 au dortoir de Brest, mais il est 5h00 quand je me réveille. Mika est parti à 4h00, il doit déjà être dans le Roc Trévezel. Je pars tranquillement à 5h30, et je retrouve un petit groupe pour ces premiers km. Il doit être 6h00, et ça sent bon le pain frais et les croissants, je m'arrête acheter des croissants dans une boulangerie. Je repars en mangeant mes croissants tout en roulant. Je monte maintenant le roc Trévezel et je vois une multitude de cyclos qui roulent vers Brest. Je croise Lymasse, Carenca, Bandicoot et Schuss, je suis content de voir que tout le monde est encore sur la route. J'arrive en haut du roc Trévezel et j'entame la longue descente. Plus loin je vois Gruig qui roule vers Brest et qui est parti de Guyancourt lundi matin, il semble bien rouler. Je roule plutôt bien ce matin, et je ne ressens aucune trace du trajet aller. J'arrive à Carhaix - C7 (km 703) à 9h26. Je pointe mon carnet de route et en repartant je croise Marcel qui est en direction de Brest. Il me dit qu'il a eu beaucoup de pluie et d'orages. Je fais le plein des bidons et je reprends la route. 20 km après Carhaix, je sens que ça ne va pas trop bien sur le vélo, une soudure sur un hauban à côté de ma cuisse droite vient de casser. Je peux rouler, mais ça m'inquiète un peu. Un Danois m'accompagne dans ma galère. Nous arrivons à St Nicolas du Pelem où je demande s'il y a de quoi souder au point accueil, on me dit que non mais qu'il y a un garage à Corlay, 7 km plus loin où je peux sans doute faire réparer. Le Danois qui m'a attendu et qui n'a rien compris à la conversation voit mon grand sourire et comprend que je vais pouvoir réparer, il sourit à son tour. Il me dit : "lucky man" et on rigole. Nous arrivons à Corlay et on trouve le garage, je remercie le Danois qui poursuit sa route, je ne le reverrai plus.
30 mn plus tard la soudure est faite, je remercie le soudeur et je reprends la route. Le moral est au beau fixe et le beau est maintenant stable quand je pousse sur les pédales. Hormis le petit plateau qui ne passe plus à cause du câble qui a du se détendre, tout va bien. Je passe quelques bosses en remontant des cyclos puis j'arrive à Loudéac - C8 (km 782) à 13h26. Tout va bien côté vélo, physique et mental. Je passe au campement AFB pour dire bonjour et je vois Serge qui est là, il m'annonce son abandon, je suis surpris et triste pour lui. Je repars après 10 mn d'arrêt. Cette portion qui arrive est plus roulante, je vais pouvoir accélérer un peu. Je retrouve l'allemand avec son vélomobile Milan blanc que j'avais laissé la veille au soir à Brest, nous roulons ensemble pendant de longs km, tantôt lui devant, tantôt moi. Quand une côte plus longue pointe son nez, je reprends un peu d'avance. Nous allons jouer au chat et à la souris toute l'après-midi et comme on ne peut pas discuter (il ne parle pas anglais et je ne parle pas allemand), on se comprend avec des regards et des gestes. Nous arrivons à Tinténiac - C9 (km 867) à 16H40, nous pointons ensemble et des autochtones regardent l'intérieur de son Milan. Le ciel est maintenant bien noir mais le vent que nous avons dans le dos pousse les nuages et il ne pleut toujours pas. Ca avance toujours bien, mais en fin d'après-midi, les gouttes commencent à tomber, puis c'est une bonne douche. Je m'arrête sous un arbre pour enfiler mon vêtement de protection pluie, je repars et 3 km plus loin, la douche est terminée, la route est même sèche par endroit.
Je retrouve de nouveau mon allemand et nous continuons notre petit jeu dans cette partie bien roulante jusqu'à Fougères - C10 (km 921) où j'arrive à 18h56. Je profite de l'heure pour passer au self du contrôle, je mange avant la nuit. Un bon repas, salade de riz en entrée et poulet/frites, me voilà bien remplit pour la suite du parcours. Je repars vers 19h45 et je suis vraiment bien, cet arrêt m'a permis de me remplir le ventre et de reposer les jambes. A Gorron, le vélo a de nouveau un problème, la soudure vient de casser de nouveau....pas de panique.....dans 50 km c'est le contrôle de Villaines-la-Juhel et je vais bien trouver une solution. Je fais ces 50 km à un bon rythme car le relief n'est pas très marqué et je peux pousser un peu sur les pédales. J'arrive enfin à Villaines-la-Juhel - C11 (km 1009) à23h20, je pointe mon carnet de route, m'achète des victuailles pour la nuit et en repartant, je m'arrête voir le mécano, il aura sans doute une idée. N'ayant pas de quoi souder, il me fixe un collier large qui prend les 2 haubans, ça ne bouge plus et je peux continuer mon aventure après l'avoir remercié.
Cette réparation de fortune vient au bon moment, nous arrivons dans le Perche, là où la pétanque est inconnue. Effectivement, il n'y a pas un seul endroit de plat dans le perche et il va falloir appuyer plus fort sur les pédales. Après une longue remontée du Perche, j'arrive enfin à Mortagne au Perche - C12 (km 1090) à 3h20. Le point de contrôle est vraiment sympa, il y fait bien chaud et des cyclos dorment dans la grande salle. Je reste au bar pour prendre un grand bol de café. Je reste 20 bonnes minutes et je discute avec un gars de l'organisation qui me dit qu'il n'y a que 500 cyclos environ qui sont passés à Mortagne. Je suis donc très en avance sur mes prévisions. Ma formule qui est de rouler au train et réduire les arrêts aux contrôles fonctionne bien, puisque le physique suit et que j'ai pris beaucoup d'avance sur mes prévisions. Il me reste 32H pour faire les 140 derniers km. Tant que j'y suis, autant essayer de faire un bon temps. Je reprends la route. Quelques bosses encore à avaler et on descend sur un plateau. Je dépasse une dizaine de cyclos qui ne tardent pas à me retrouver sur le plat un peu plus loin. Nous sommes 9, il y a un Slovène, un américain, 2 canadiens et 4 autres non identifiés.
Le rythme est très soutenu, je suis dans l'aspiration à l'arrière du groupe et le compteur oscille entre 45 et 50 km/h sur le plat. Je dois lever le pied, ça va beaucoup trop vite pour moi. Le jour pointe son nez quand j'arrive à Dreux - C13 (km 1165) à 6h41. En arrivant au point de contrôle, j'ai du mal à descendre du vélo, cette course poursuite après plus de 1100 km dans les jambes m'a vraiment fait mal aux jambes. Je pointe mon carnet, je mange un peu et je repars après 20 mn d'arrêt. La reprise est difficile, j'ai très mal au tendon d'Achille de la jambe droite. Après quelques km, ça va un peu mieux et le rythme s'accélère un peu. Les km défilent finalement assez vite, la dernière côte du côté d'Elancourt, je profite de regarder les belles demeurent ainsi que les chevaux qui courent dans les prés. Je suis félicité par des cyclos qui font leur petit tour, ça sent la fin. J'arrive maintenant dans Guyancourt, il est relativement tôt ce mercredi matin, je me tape la série de feux tricolores avant l'arrivée, puis j'arrive aux rond point devant le gymnase des droits de l'homme en compagnie d'un cyclo Allemand. Je passe la fameuse planche, je me rends compte que c'est"déjà" terminé. Je range mon vélo et je vais faire pointer. Mika est là, il est arrivé il y a 50 mn.

Bilan : Brest-Paris

610 kms en 28h20, physique Ok sauf tendon d'Achille jambe droite, cheville gonflée, le vélo a tenu jusqu'au bout et il a mérité de se reposer un peu.

Vidéo : Brest-Paris




dimanche 28 août 2011

Paris Brest Paris 2011
















1ère Partie...

Le grand moment est enfin arrivé !

Samedi 20 Août

Les affaires sont prêtes ainsi que le vélo. Je prends la route direction de Guyancourt. J'arrive sur place vers 12h30, il y a déjà du monde, mais je trouve facilement de la place pour me garer. Je vois Lymasse, Rayspeed et Gruig, ils viennent du contrôle vélo et je vais en faire de même. Le contrôle du vélo est rapide ainsi que le retrait du dossier. Je file maintenant vers la base de loisir pour y installer ma tente, puis je retourne au Gymnase des droits de l'homme pour y faire des photos avec tous les vélo couchés. J'y retrouve des têtes connues.

Les heures défilent, il est 19h00 environ, je dois retourner au camping. Je prends la route que j'ai pris en voiture car je n'ai pas trouvé la piste cyclable qui rejoint le camping, c'est une 2x2 voies et ça circule pas mal. Je fais très attention en regardant souvent dans mon rétro, quand tout à coup, je vois juste devant ma roue une protubérance en ciment que je ne peux éviter.
Je décolle les 2 roues, mais je ne tombe pas. Le choc a été violent, ma roue est très voilée, la jante abîmée et un rayon est cassé. Je rentre au camping comme je peux et je tente de réparer, en vain. Il est tard, dimanche tout sera fermé, je dois rentrer à Lyon pour y prendre ma roue de secours. Je pars à 20h45 et j'arrive à 1h00 à Lyon, le temps de faire un peu de mécanique, de manger, prendre une douche, je suis au lit à 2h00.


Dimanche 21 Août :

7h00 : je suis debout, je rassemble mes affaires et je repars pour Guyancourt où j'arrive à 11h45. Je suis un peu fatigué, mais content d'être tout de même prêt pour le départ.

16h00 : nous nous engageons, tous les vélos spéciaux, dans la voie d'accès au départ. Il fait chaud, et nous attendons une grande partie du temps à l'ombre, il doit faire environ 28°c.

17H30 : C'est parti, dans un concert de Klaxons, nous nous élançons pour 1230 km, il y a du monde partout et c'est assez plaisant d'être sur le vélo.

Après quelques km, on commence à y voir plus clair, malgré la fatigue de mon trajet en voiture, ça va plutôt bien pour moi et j'avance assez vite. Je me retrouve un moment avec Transat. J'arrive à Mortagne au Perche (Km 140) assez rapidement, un peu moins de 30 de moy, puis après avoir roulé pas mal de temps avec des américains , j'arrive à Villaines-la-Juhel - C1 (Km 221) à 2h04. Je fais contrôler ma roue motrice au mécano car depuis quasiment le début elle fait un bruit bizarre. C'est en fait un léger voile du à un rayon complètement détendu. Après pointage de mon carnet de route, je repars.
La prochaine étape qui nous amène à Fougères C2 (Km 310) est sans difficultés, je roule toute la nuit avec des vélos couchés de tous pays, j'avance sans forcer, je sais que la route est encore très longue. 10 km avant d'arriver à Fougères, j'ai vraiment du mal, j'ai très envie de dormir mais ce 2è contrôle n'est pas loin. J'y arrive à 6h27, je pointe mon carnet de route, et je vais au self pour prendre un petit déjeuner où j'avale deux grands bols de café et des croissants. Finalement, l'envie de dormir est partie, je reprends la route pour la prochaine étape longue de 54 km. Et ça roule plutôt bien, jusque là le Perche nous offrait ces collines parfois raides, mais maintenant la route s'aplanit et la vitesse de croisière augmente, nous rattrapons d'ailleurs beaucoup de vélos. Les officiels à moto restent un bon moment derrière nous, sans doute pour nous protéger mais aussi pour nous surveiller et nous mettre des heures de pénalités si nous venions à faire une faute. Tinteniac C3 (km 364) est en vue, j'y arrive à 9h07 et ça va plutôt pas mal. J'ai opté pour passer le moins de temps possible dans les contrôles et rouler régulièrement sans trop forcer. Je repars donc 10 à 15 min après avoir fait pointer mon carnet de route. L'étape suivante est encore plus rapide, elle fait 85 km, mais c'est pas très vallonné. Le temps reste beau mais plus on avance moins la chaleur est prenante. Il faut dire qu'il faisait 38°c à Lyon le samedi quand je suis rentré pour ma roue. J'arrive à Loudéac C3 ( km 449 ) à 12h56, je pointe mon carnet de route et je vais au campement AFB qui est juste à côté, Seb arrive 20 min après moi. Je dis juste bonjour et je repars, j'avance bien c'est pas le moment d'enrayer la mécanique.
Nous retrouvons un peu de relief et passons à Saint-Nicolas-du-Pelem (km 493) qui est un point d'accueil de la randonnée, il y a du monde et ça semble être la fête. Je continue ma route en compagnie de 2 VD, une italienne et un italien. L'italienne passe toutes les côtes en tête et j'ai du mal à suivre, elle appuie vraiment fort sur les pédales. Un peu avant Carhaix, je retrouve MikaBZH, peu de temps avant, c'est Eric son papa qui m'a dit que Mika était pas loin devant et effectivement j'arrive assez rapidement sur lui puis je fini par le lâcher peu avant Carhaix-Plouguer C5 (km 525) où je pointe à 16h36. Je suis fatigué, et j'avais programmé de dormir ici. Mais pour moi, ça a été encore mieux que prévu et il est vraiment trop tôt pour se coucher. J'opte pour rejoindre Brest sans dormir. Je vois Mika qui mange à la sortie du point de contrôle, il me dit d'y aller, et qu'au pire on se retrouvera à Brest. Je repars et ça va toujours aussi bien. Cette dernière étape avant Brest fait 93 km et nous devons passer le Roc Trévezel. Au bas du Roc Trévezel, je retrouve Jeff en vélo droit, avec qui j'ai fait le BRM 600 de Gap, il me dit qu'il a mal partout et qu'en me voyant avec le sourire, il ne va plus tarder à passer au vélo couché. La montée de ce roc est longue, 10 ou 15 km, j'arrive enfin au sommet, il tombe quelques gouttes, on se rapproche de la côte. Dans la descente, je vois Jéjon qui est déjà sur le retour, il est parti pour faire un bon temps et semble en grande forme. Je fais les derniers km avec un allemand en vélomobile MILAN. Dans la dernière descente nous apercevons le pont sur lequel nous arrivons vite, ça y est j'y suis, je traverse le pont à 10 ou 15 km/h pour profiter de cet instant, tout comme des Suédois qui prennent des photos. Reste que quelques km avant d'arriver au point de contrôle de Brest C6 (km 618) où j'arrive à 20h47. Je mange au self, il n'y a pas encore grand monde, Mika arrive puis vers 22h00, nous allons au dortoir pour une bonne nuit de récupération. Mika demande à être réveillé à 3h00 et moi à 5h30.

Bilan : Paris-Brest

618 kms en 27h15 arrêts compris, environ 5000m de D+, météo bonne, peu d'ennuis mécaniques, pas d'ennui physique.

Vidéo : Paris - Brest

mercredi 3 août 2011

Grenoble-Galibier

Mardi 2 Août, il fait grand beau.

J'arrive par le train à Grenoble où je retrouve Alex, Marcel et Nicolas, nous partons vers un haut sommet. Alex nous accompagnera jusqu'à Pont de Claix, puis nous continuons à 3 vers ce sommet. De Grenoble à Bourg d'oisans, c'est un long faux plat montant avec quelques passages plus difficiles. Puis quelques kms après Bourg d'oisans, c'est le début du col du Lautaret, j'ai un peu de mal à suivre au début, il me faut trouver mon rythme. Après 2 ou 3 kms, ça va mieux et la montée est encore très longue.

Nous retrouvons Marcel, parti devant, au lac du Chambon, les paysages commencent à devenir superbes. Nous passons les tunnels, ça fait du bien car il y fait frais, c'est plutôt agréable car on monte en plein soleil. Nous arrivons à La Grave (1500 m), le glacier de la meije devant nous est magnifique.
Nous continuons en 3 groupes de 1. Marcel toujours devant et Nicolas ferme la marche, de mon côté, je monte tranquillement sans trop forcer, pas envie de me faire mal à 3 semaines de PBP. J'arrive enfin au col du Lautaret, Marcel mange un bout. Je fais le plein d'eau et je repars pour les 8 derniers kms, ceux du col du Galibier. Ca monte en lacets, dans un sens j'ai vraiment chaud puisqu'on a le vent dans le dos, dans l'autre sens, la petite brise m'encourage à prendre le lacet suivant. Je monte finalement assez bien. Je vois enfin le sommet, j'entends les vaches qui broutent l'herbe de ces vertes prairies, c'est franchement splendide et même si c'est pas facile, je suis content d'être là. En montant, j'ai le temps de lire les noms des coureurs du tour de france fraichement passé, on voit même un virage avec que des drapeaux hollandais peints sur la route.

Me voilà à 150m du tunnel et on pend la route sur la droite, ça monte à 11% et le rythme va encore baisser un peu, je suis maintenant entre 8 et 10 km/h maxi, au dernier virage je pose pied à terre, comme d'habitude j'ai les pieds qui chauffent et ça en devenait douloureux. Après 30 secondes, je repars et j'en termine avec ce Galibier, altitude 2645 m. Marcel arrive quasi en même temps que moi, mais il est parti bien après moi du col du Lautaret. Nicolas monte à son rythme et Marcel et moi, observons sa montée sur les 2 derniers kms. Nous sommes réunis au sommet. Après un peu de repos en haut et beaucoup de contemplation, nous nous lançons dans la descente folle, 97 kms de descente, c'est vraiment extra, et puis on l'a bien mérité. Du haut du Galibier jusqu'à Bourg d'oisans, ça ira très vite, avec une pointe maxi à 78 km/h pour moi, trop facile de doubler tout le monde y compris les voitures. Ensuite de Bourg d'Oisans à Grenoble, ce sera vent dans le nez, mais ça avance tout de même, puisque le compteur indique souvent 50 km/H.

Arrivés à Grenoble, Marcel nous guide jusqu'à la gare où je reprends le train pour Lyon.










Superbe journée, 194 kms, temps magnifique, bon petit groupe pour cette sortie montagnarde.



Mes photos sur le lien ci-dessous :

Galibier