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mardi 7 juin 2011

Paris Brest Paris 2011


Depuis 2 jours, j'ai terminé les 4 BRM de 200, 300, 400 et 600 Kms, maintenant je veux tourner la page et me consacrer à la préparation du fameux PBP 2011 tant attendu.
Je vais maintenant devoir m'inscrire et donc confirmer ma pré-inscription. Après réflexion suite au 600 de Gap, j'ai décidé de continuer cette aventure. J'attends cela depuis 4 ans, et maintenant si proche de Paris, je suis plus que motivé, d'abord pour moi mais aussi pour tous ceux qui ne pourront y participer pour diverses raisons.
J'ai vraiment hâte de me retrouver au départ et de rouler avec tous ces vélos venus de tous les continents.

lundi 6 juin 2011

BRM 600 - GAP

C'est le dernier brevet à valider avant de pouvoir prétendre à participer au PBP 2011.

J'ai longtemps hésité quant au choix du BRM 600, mais ce sera Gap. J'ai choisi ce 600 grâce ou à cause de sa difficulté. Je veux savoir si j'ai la capacité de terminer un 600 difficile dans le temps imparti, et si ce n'était pas le cas, laisser ma place au PBP à quelqu'un d'autre.

Vendredi 3 juin:

Je prends la route pour rejoindre Gap, je m'installe à l'hôtel. Je retrouve Laurent, puis Marcel et Zvonimir. Nous mangeons le soir tous ensemble, en compagnie de 2 grenoblois qui feront ce 600 en VD.

Samedi 4 juin:

Malgré des voisins italiens bruyants durant la nuit, j'ai plutôt bien dormi. Nous nous rendons au départ au gymnase Lafaille de Gap.
Nous nous préparons et prenons nos cartes de pointages. Laurent est content, il a le carton numéro 1. Pour déconner, je lui dis : "1er à arriver ou à abandonner ?".
6H00, c'est parti, et ça commence dans le dur puisque ça monte directement. Je monte tranquille sans forcer, Laurent et Marcel sont un peu devant et Zvo un peu derrière. Nous passons Veynes, ça roule bien pour le moment et le soleil nous accompagne. Au km 50 nous sommes en haut du col de Cabre (1180 m), à mon grand étonnement, je suis monté assez facilement et sans forcer. On attaque la descente, c'est du pur plaisir, la route est sèche et les paysages toujours magnifiques. En bas du col, je suis seul et sur le plateau je retrouve 2 VD. Je vois dans le rétro 1 VC qui arrive comme un bolide, c'est Marcel. Rapidement un groupe qui roule fort arrive, la vitesse de croisière est entre 40 et 45 km/h. Nous rattrapons JPBattu et un autre VD. Nous arriverons tous ensemble à Die à 9H18 (Km 94).
Après quasi 40 mn de pause, nous repartons. Rapidement je prends de l'avance, pourtant je n'ai pas l'impression de forcer, mais le TD tourne comme une horloge suisse. Je passe Crest et je me dirige vers Montélimar. Peu avant Puy saint Martin, coup de téléphone de Marcel. Laurent a des ennuis de mécanique. Un câble de dérailleur cassé, Marcel me dit qu'ils vont aller jusqu'à Montélimar et me dit de continuer à rouler. J'arrive à Montélimar à 12H00 (Km 169). La traversée est pénible, il y a beaucoup de monde. Je vois JPBattu à une boulangerie. Je m'arrête. Deux éclairs au café et un soda bien frais plus tard, nous reprenons la route tous les 2 alors que Jeff vient juste de passer. Je perds JPBattu dès la sortie de Montélimar puis je rejoins Jeff juste après Châteauneuf du rhône en traversant le rhône.
Nous passons Viviers et je perds également Jeff. Je me dis que j'ai vraiment une grande forme car les jambes tournent toutes seules. Je continue ma route, il fait soleil et la T°c est maintenant bien chaude. Je pointe à Bourg saint Andéol (Km 194), je retrouve le groupe du matin avec qui nous avons roulé avec Marcel peu avant Die.
Nous attaquons la montée vers le plateau ardéchois, il fait une chaleur terrible dans cette montée, je suis le groupe un moment, mais je dois renoncer, ils vont trop vite pour moi. J'arrive en haut de la bosse où je prends 5 minutes de pause. Le ciel devient nuageux tout à coup. Je m'offre une belle descente vers Vallon Pont d'Arc, belle route, des virages, pas trop de monde, de bonnes jambes, tout va bien. Je passe Vallon pont d'Arc et j'attaque en direction d'Ales. La pluie s'invite, du moins les 1ères gouttes. Du côté de Jallés, je trouve un abri où un cyclo s'est réfugié, on discute un peu en attendant que sa femme vienne le chercher, pourtant il me dit habiter un village pas trop loin. Quand sa femme arrive, elle me demande s'il faut m'emmener aussi : "non, j'ai pas le droit", son mari lui dit que je suis sur un BRM et que je n'ai pas le droit à une assistance. 40 min plus tard, la pluie devient moins forte, je reprends la route, j'arrive à Ales (Km 280), je retrouve cet homme avec la chasuble rose, il vient de pointer au McDO. J'en profite pour faire de même et me restaurer un peu : "humm, c'est pas bon, mais quand on a faim". Alors que je mange, coup de tél de Marcel, il est avec Zvo et sont à l'entrée d'Ales, ils me rejoignent au McDO.
Nous repartons, rapidement je prends de l'avance, je ne comprends pas, j'ai vraiment de très bonnes jambes et un très bon vélo, car j'ai vraiment pas l'impression de forcer, ça avance tout seul. Je suis maintenant dans cette partie vallonnée du coté d'Uzes, j'avais repéré cette partie mais j'avais sous estimé la difficulté. C'est plus difficile que ce que je n'avais imaginé. Marcel me dira la même chose. J'arrive maintenant à Tarascon, il est 21H00 (Km 354). Je retrouve le randonneur à la chasuble rose. Nous prenons des sodas frais à une machine et appelons nos compagnes. Nous repartons ensemble. Il me demande si on peut rouler ensemble. Je lui dis que normalement je dois dormir ici mais que je dois trouver l'auberge réservée pour prévenir les amis en VC. A un rond point je tourne à gauche, lui continu. Je retrouve Marcel et Zvo devant l'auberge, je leur dis que la fatigue n'est pas encore là, je préfère avancer cette nuit qui était annoncée sèche et que dimanche il y aura beaucoup de pluies.
Je repars, je passe St Rémy de Provence, je retrouve le couple en VD, ils s'arrêtent prendre un café, je poursuis et je retrouve de nouveau le VD à la chasuble rose. On roule un moment ensemble, nous prenons des relais chacun notre tour, il semble content de me retrouver, il me dit qu'il roule plus vite depuis que je l'ai rejoint. Nous passons Cavaillon (Km 388) où la route est jonchée de feuilles et petits cailloux, un très gros orage est passé il y a peu de temps, d'ailleurs de la vapeur s'échappe de la route. Peu de temps après la sortie de Cavaillon, vers Robion je pense, la route s'élève un peu et je peux pas suivre mon compagnon de route, je le laisse filer. Je ne le reverrai plus et pour cause, il se fera fauché environ 15 kms plus loin par un chauffard et décédera. Je n'ai appris tout ça qu'à l'arrivée du BRM, j'en suis vraiment tout retourné, la vie bascule vraiment vite.
Je passe Apt (Km 419), je suis seul et les éclairs fusent au loin, ça sent la 2è rincée de ce BRM. 10 kms avant Céreste, je suis rejoins par Jeff, il s'est accordé 40 min de sommeil et m'a vu passé alors il a repris la route pour rouler avec moi. Jeff me demande si j'ai encore de quoi boire, je lui dis que non, j'ai plus grand chose. Il me dit alors qu'un de ses copains a déposé 2 packs d'eau sous le 1er lampadaire à l'entrée de Céreste, ça c'est une bonne idée et une bonne nouvelle. J'arrive à Cereste, Jeff est toujours là comme il me l'avait promis. Nous refaisons le plein d'eau et Jeff me passe du Voltarene en pommade car j'ai mal sur le côté droit du genou droit. Un grand merci pour ça, car la douleur est passée. J'arrive à Mané, une bonne côte constitue ce village, en sortant du village et donc en haut de la côté la pluie commence à s'intensifier, l'orage est juste devant. Ca éclair dans tous les sens. Je suis bien mouillé mais je veux arriver au prochain pointage qui n'est qu'à 5 kms. A 3H55, j'arrive à Forcalquier, je retire de l'argent pour preuve de pointage et là c'est le déluge, l'orage passe vraiment au dessus de ma tête. J'attends que ça passe, mais ça ne passe pas. Je compte les minutes, puis les heures en regardant le clocher de l'église qui est juste devant moi. Je suis frigorifié. Je peux enfin repartir à 6H40, la pluie est moins forte. Je descends vers la Brillane (Km 472), où la route est couverte par endroit de coulées de boue.
J'ai bien fait de repartir, j'ai maintenant assez chaud pour ne plus pester. Direction Digne les bains. La route s'élève tranquillement et il ne pleut plus, juste quelques gouttes. Mais en montant vers Digne, le ciel se charge de nouveau. Grosse pluie en arrivant à Digne (Km 514), je vois 4 voitures neuves chez un concessionnaire abritées par une espèce de "barnum", je dois bien trouver une place là-dessous pour moi. Je profite de cette pause pour manger un peu, boire et éponger un peu mes affaires.
En sortant de Digne, je retrouve JPBattu, la route s'élève à partir d'ici, JP mouline mais j'arrive à suivre. Il fait signe pour s'arrêter sur le bas côté. Je continue, je sais qu'il va me rattraper. Les Kms défilent, mais toujours pas de JP dans le rétro, c'est tout de même bizarre. Je passe le col du Labouret ( 1240 m), non sans mal car les 2 derniers kms sont vraiment difficiles (8%), surtout après plus de 520 kms. Une petite descente de 3 kms, avant de monter de nouveau au col de Maure (1346 m). Dans la descente qui suivra je suis tout grelotant, je suis trempé et il fait froid, d'ailleurs on voit la neige encore présente ou fraichement tombée sur les pics aux alentours (vers 1800 m environ). J'arrive à Seyne pour le dernier pointage à 13H15. Je commande un chocolat chaud et un sandwich. Le patron du bar me propose de me donner un t-shirt sec pour me réchauffer et finir le brevet. Je refuse car de tout façon, ce t-shirt serait trempé au bout de 5 min. Je descends les gorges de la blanche, l'endroit qui sépare les Alpes de Haute Provence et les Hautes Alpes, c'est vraiment magnifique, mais comme me l'avait indiqué le patron du bar à Seyne, la route est dégradée et il y a eu pas mal de chutes de pierres à cause des pluies. J'arrive à Espinasses au bord du lac de Serre Ponçon, il fait plus chaud et le soleil revient comme pour m'encourager à terminer ce BRM. Ca descend jusqu'au croisement de la D900B/D942, puis on retrouve une montée pour retourner sur Gap où j'arrive à 14H50.
On m'annonce le décès d'un participant, je comprendrais plus tard que c'est le participant à la chasuble rose avec qui j'étais à cavaillon. Tragique fin de BRM. J'apprends aussi que Laurent à abandonné.

BRM 600 : 601 kms en 32H50 (dont 25H07 roulé), beau temps puis temps pourri, T°c entre 7°c et 30°c.


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